Les interactions citoyennes connaissent, depuis l’indépendance, une évolution marquée par un tournant historique, social et technologique. Le processus pour en tirer une analyse adéquate est parsemé d’embuches, pour qui souhaite se renseigner sur les réseaux sociaux, tant les avis diffèrent en fonction des intérêts divergents des intervenants.
Pourtant, « s’il existe des blessures que seul le temps répare », définir son mal-être est toujours le premier pas vers la guérison. Pour se faire, Djibstyle Magazine vous propose une introspection de la population djiboutienne à travers 5 caractéristiques qui font des Djiboutiens des concitoyens difficiles à appréhender.
Incivilité dans le sang
Tandis que le monde entier disserte vaccins et guerre mondiale, un Djiboutien un tant soit peu éveillé pourrait définir l’incivilité tel qu’une habituée de la dépigmentation ressentirait la canicule estivale : OMNIPRESENTE. C’est ainsi que des embouteillages fortuits se créèrent car des automobilistes mal avisés se seraient garés des deux côtés de la chaussée ; jamais autant de sportifs de formule 1 n’ont été réunis dans un territoire aussi dépourvu de routes praticables.
De l’évacuation des eaux usées à même le trottoir à la dégradation des biens publics au travail, nous vivons une époque étrange où le manque de civisme est élevé au rang de signe extérieur de richesse ; pensez-y lors de votre prochain retrait bancaire, quand les principes élémentaires de la file d’attente échapperont à votre échelle de considération.
L’impuissance apprise
Tout Djiboutien ayant fréquenté un mabraze est à même de visualiser cette notion psychologique subtile : certains activistes de la toile l’appellent « le Syndrome de l’Indigné Assis ». Une partie non négligeable de la population semble déterminée à ne pas marquer positivement son environnement social ; tant que le sort lui reste favorable, aucune action, noble ou juste, ne pourrait être à la hauteur des incohérences qu’elle a identifiées. On pourrait même pousser le vice en vous reprochant d’incarner inutilement, dans votre personne, le changement que vous souhaitez voir dans la société. Sur ce chemin trop souvent solitaire, gardez toujours à l’esprit qu’appeler à la prière dans le désert sera toujours plus productif que de se diriger vers le mur en klaxonnant.
Une communication sous le haut patronage du manque de respect
Tout un peu tremble et le reste s’éteint si vous faites partie de ceux encore sensibles au poids des mots ; bienvenue au pays de l’invective sans contexte particulier. Pour diverses raisons, le Djiboutien a intégré le rapport de force outrancier comme moyen d’obtenir rapidement ce qu’il désire. Ne vous étonnez donc pas de voir une majorité des clients agresser le personnel d’un établissement si les circonstances ne lui sont pas propices. Pire encore, ce personnel en souffrance pourrait profiter pour déverser sa frustration, s’il décèle en vous le moindre signe de politesse. Le cercle familial n’échappe pas cette vindicte collective ; de ce cercle vicieux dont seule la surenchère de « naya » et « warya » sort victorieuse, nous ne pouvons que souhaiter que ce manque d’éducation meure dans la dignité (bien que pour l’instant l’agonie nous parait douloureuse).
Une échelle de priorité flouée
Il faudrait être aveugle pour ignorer que les Djiboutiens font face à des problématiques communes ; pourtant rarement des concitoyens ne se sont mis autant d’accord pour se chercher collectivement des poux. Essayez-vous de proposer une solution aux enjeux sociaux que nous avons tous identifiés ? Des internautes vous répondront, comme un seul homme, que votre tribu disqualifie cette prise de position. Des disputes incessantes sur des broutilles qui n’améliorent en rien notre quotidien aux attaques personnelles hors de propos qui refusent de s’ancrer dans le présent, souvent, Djibstyle Magazine s’assied quelques instants pour se demander ce qui n’a pas fonctionné : la consommation excessive de « bagiya » rend -elle la réflexion plus lente ? A l’heure où on parle de conquêtes de l’espace et intelligence artificielle, nous ne pouvons qu’inciter les Djiboutiens à rejeter toute forme de division ainsi que les adeptes de l’insurrection tribale qui leur chantent cet air-là.
Un manque pathologique de conscience professionnelle
De la simple agence de quartier aux restaurants les plus luxueux de la capitale en passant par les établissements aussi bien publics que privés, rarement un peuple ne s’est autant passé le mot pour se positionner en partisan du moindre effort. Cessez de reprocher à Omar son énième absence en cette journée de jeudi : il se réveille, chaque matin que Dieu fait, un peu plus indifférent au chaos généralisé de son établissement. Que l’idée de le licencier ne vous traverse pas l’esprit : une quantité d’individus dont vous ignoriez l’existence interviendra, a perte et à cri pour justifier son comportement.
Et que le ciel vous préserve des journées passées à préparer des documents administratifs : nous ne souhaiterions pas à notre pire ennemi ce parcours du combattant entouré de fonctionnaires jouant dans un film dont ils ne connaissent pas le scenario. Que le sort vous soit favorable pendant que vous traverserez quantités de bureaux transformés en cantines et salles de récitation de Coran ; puissiez-vous en sortir en ayant gardé votre sang-froid et votre portefeuille intact. De ce labyrinthe administratif où le ridicule côtoie quotidiennement l’incompétence, le Djiboutien persiste à penser que ne rien faire tout en percevant son salaire suffit à conserver sa santé. Somme toute, il nous serait bien difficile de résumer en quelques mots ce dysfonctionnement d’ordre NATIONAL : vous inviter à repérer une connaissance dans le service dont vous avez besoin tout aussi inutile qu’enfoncer des portes ouvertes. Nous ne pouvons que vous conseilliez de ne pas céder à la lassitude ou la paresse ambiante et d’effectuer votre travail comme si vous deviez mourir le lendemain.
C’est sous le climat chaleureux de ce mois de juin que Djibstyle Magazine vous réitère ses vœux pour le khamsiin qui s’annonce ; puissions-nous vous avoir éclairer sur les maux qui touchent notre quotidien ; puissions-nous être moins bourrés à l’eau salée face aux défis qui attendent la nation djiboutienne ; puissions arrêter de prendre le chemin le plus court pour ne pas arriver en un lieu propice à la paix et au développement. La terre ne sera sans doute jamais assez profonde pour enterrer ces comportements mais ce n’est pas une raison pour ne pas essayer.
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